L’a l’air tout content l’enfant, l’a l’air d’aller bien bambin
Il suit sa mémé dans le couloir du train
L’a bien huit ou neuf ans ni plus ni moins
Et part avec Mamie dans la maison de Melun
Il porte une cagoule en laine, un passe-montagne
Parce que des fois fait froid un peu comme à la campagne
L’a l’air tout content l’enfant, l’a l’air d’aller bien bambin
Même s’il ne sait pas vraiment ce qui l’attend…
Au travers de deux hublots qui le font un peu têtard
Il entrevoit de loin le début du cauchemar
Sur le perron de l’allée fait de tulipes et de marbre
Les copines à mémé sont toutes venues le voir…
L’a l’air moins content l’enfant, l’a l’air d’aller moins bambin
Cela fait des années que chaque semaine il vient
Qu’on le peigne, qu’on le touche, qu’on lui demande s’il a faim
Qu’on l’emmène sous la douche, qu’on lui demande s’il va bien
Qu’il porte une cagoule en laine, un passe-montagne
Car depuis des années l’on veut que le froid l'épargne
L’a l’air moins content l’enfant, l’a l’air d’aller moins bambin
Car il sait bien maintenant ce qui l’attend…
L’a plus trop l’air d’un enfant, il a bien grandi bambin
Il suit les mémés dans les couloirs des trains
Il fait des effets de bouche et leur demande si elles vont bien
Et dessous la cagoule en laine, le passe-montagne
Qui cachent son visage ainsi que ses états d'âme
L’a plus trop l’air d’un enfant, il a bien grandi bambin
Mais savent-elles à présent qu’il les attend? …