Lyrics
— Vous êtes des nuls, des bons à rien
— Tu t’prends pour qui à m’parler comme ça espèce d’enculé, hein?
T’sais même pas c’qu’on vit
Est-ce que tu l’vois? Est-ce que t’essaies de nous comprendre?
Espèce d’enfoiré
Va t’faire mettre, j’t’emmerde ! Va te faire mettre, connard !
Eh, bourgeois (ouais)
Imagine toi deux minutes speed, sans blé
Et qu’tu n’as plus qu’un moyen pour en faire: dealer
T’as plus qu'ça pour vivre mais rien pour commencer
Donc avant tout faut trouver qui peut t’l’avancer
Une fois qu’c’est fait tu dois transporter l’produit
T’es en sueur mais tes pieds savent toujours où t’conduire
Ton cœur bat vite en chemin tu réfléchis à comment tu t’conduis
Et tu disais qu’tu l’ferais plus mais ça s’est reproduit
Bref, pas l’temps d’avoir de regrets, faut travailler les plaques
Pas l’temps d’rêver. Faut tirer un max, préparer les packs
T’es seul contre tous
Être prêt, c’est dur, mais c’est plus fort que toi
T’es vrai, avant d’filer de chez toi
Tu vois les placards et l’frigo vide: la haine te monte
Tu sors vite, tu vas faire l’fric
Tu fais gaffe: ça peut toujours foirer même quand tu connais l’trafic
Toujours dans la même branche: le hasch'
C’est la même guerre pour les places
Les même clients qui passent et qui te branchent ça y est c’est r’parti l’temps
tourne
Rien n’a changé pour toi à part la nouvelle flicaille qui tourne
Une fois qu’tes heures sont finies faut qu’tu rentres
Mais là, t’as encore besoin de vendre
Car le peu d’sous que t’as, tu dois avant tout le rendre
(t'as encore besoin de caille)
Les parents t’questionnent, veulent savoir si t’as mangé
C’est faux mais tu leur dis beaucoup
C’est fou mais souvent t’as beaucoup menti
Histoire que personne s’inquiète
Tes rêves? La vie les a anéantis
Et quand t’es raide, t’as envie de tirer mais aussi de rester en vie
Imagines-toi à leur place
Imagines-toi faire tout ça pour essayer de t’en tirer
(est-ce que t’imagines ?)
Comment tu ferais?
Imagines-toi des sacs de billets tachés de sang
Imagines-toi les balles des flics qui te rentrent dedans
Imagines-toi dix femmes à poil pour passer l’temps
Tu vas rester devant? Ou y aller la tête en avant?
Est-ce que vous sentez l’vent? Paraît qu’c’est celui d’la révolte
Vous connaissez mon clan, parait que c’est 220 Volts
Imagine, qu’on mette le feu aux machines, qu’on retourne dans les cavernes
Tu m’imagines, moi à la caserne?
Imagine c’que tu ferais en cas de guerre, civile ou pas
Tuer, piller, tirer sur des condés? Civil ou pas
Il n’y a qu’un tout petit pas entre la vie et la mort
Qu’un tout petit pas entre le faible et le fort
N’oublie pas qu’si on est là encore, c’est une chance à ne pas laisser passer
Imagine que même si on donne le sport, c’est jamais assez
Imagines-toi dans une cellule matelassée ou une cave cadenassée
Attaché par les lacets
Imagines-toi blindé comme ceux qu’on déteste
Séquestre, torture dans les malles des voitures
Ceux dont on kidnappe les progénitures
Ceux qui l’ont belle, ceux qui n’auront jamais à se soucier du présent,
ni du futur
Ceux qui te prennent de haut te voient comme une merde
Ces snobs riches comme ceux qui régissent les lois de ce monde
Ceux qui s’vautrent dans la luxure
Exploitent un peuple affamé, usé par une vie trop dure
Fumerais-tu encore les joints, ça fait prolétaire
Snifferais-tu la coke, l’héro ou l'éther?
Le cerveau d’un diable ou d’un ange qui m’interroge dans mes rêves
J’imagine dormir dehors tomber plus bas que terre
Regretter ce temps où j’disais vraiment être dans la merde
Bref le genre de vision qui saurait te glacer le sang
Mais pour refléter ça les mots seront-ils assez blessants
J’crois pas
J’imagine mon gosse finir à la DASS
Rentrer à la case les flics au cul, un garrot au bras
Trouver un autre que moi avec ma femme dans mon pieu
Devoir les buter tous deux et prendre perpet' pour eux
J’imagine c’téléphone sonner, décrocher, apprendre que ma mère est décédée
(arrête Sat, faut pas dire ça comme ça)
Perdre la foi et d’voir céder
Tel un innocent devant les assises qu’a plus que sa version des faits à plaider
Imagines-toi l’intérieur d’une banque
T’as le flingue, tu trembles
Le coup part seul, tu t’manques
Te voilà déjà, en procès, le juge veut rien entendre
Il veut qu’tu rentres, ton avocat peut plus te défendre
Après de longues années à attendre
À ta sortie tu essaies de remonter la pente
Personne veut te prendre, sur ton CV faut que tu mentes
Ou que tu retombes dans l’traffic et qu’tu montes
Est-ce une vie rapide ou une mort lente?
Tu penses à t’agripper ou à te pendre?
Des nuits agitées, ton passé te hante
Imagine vivre pour de vrai c’qu’on chante