Être àjamais plus seul que seul
Délivrédes ébats bruyants
De ces foules aigries et veules
De ces connards si épuisants
Moitiélarbins, moitiésalopes
Abrutis de plaisirs vulgaires
Demeurer toujours misanthrope
Pour être heureux, n'être qu’amer
Traiter comme une soeur
La tourbe laborieuse
Qui lorsqu’elle pourrit
Croit enfin être heureuse
Asticots acharnés
Sur leur propre cadavre
Quel pervers passe-temps
Quand la haine est si suave
Ne plus lire dans la souffrance
Que promesse de renaissance
N'être qu’un homme de passage
Blasédes éternels carnages
Jouir de sa propre compagnie
Comme seule fidèle amie
Attendre d’un oeil amusé
Les joies du Jugement Dernier
Humanité, vile engeance
De tes hoquets funèbres
Tu sais ce que je pense
Mer glauque et nauséabonde
Dont les vagues se couchent
Dès que le tonnerre gronde
Et sans cesse ils montrent les crocs
Pour se disputer les dépouilles
Mi-victimes et mi-bourreaux
Toujours et surtout morts de trouille
Face àla funeste promesse
La seule en somme qui existe
Au coeur de toutes les ivresses
Les charognards ont les yeux tristes
Et on croit être au Nirvana
Dès qu’on trouve un peu de chaleur
Pour diffuser dans le lac froid
Un réconfort flou et trompeur
Alors qu’on ne fait qu’obéir
A l’instinct le plus animal
Si on essaie de se sourir
Que ces sourires sont banals