Il existe une fille qui a perdu le goût à la vie
Ce petit bout de fil a parait-il perdu l’appétit
On l’appelle Ficelle, celle au ventre noué
Celle qui flotte dans ses jeans et qui n’aura jamais de
Bouée
Elle pourrait être mannequin avec ses airs d’arlequin
Mais elle n’a pas la force car au dîner la sombre idiote
Ne mange qu’une feuille de salade au fond d’un ramequin
Elle a les bras si fins quand elle te serre elle te ligote
D’ailleurs tous les garçons s’enfuient comme des lâches
Mais Ficelle sait qu’elle casse si elle s’attache
Et ça l’arrange même assez
Car la jeune fille est lassée
Que tous aient peur de l’enlacer
Ficelle ses mains sont liées
Comme celle d’un forçat
Qui fixe le calendrier
Grain par grain le sablier
Effrite son corps pour le plier
Mais qu’elle adore ça
Etre légère dans ses souliers
Ne plus sentir son estomac
Elle fait des nœuds pour oublier
Qu’elle a tendance a
Ne pas être dans son assiette
Et n’a pas besoin de cuisinier
J’suis pas venu pour la bavette
N’y pense pas
C’est moi qu’invite mets toi à table
Et bouffe la vie fillette
Elle est frêle et plate
Presque insensible, elle effraie les blattes
Et son âme qui lézarde les murs est si mince qu’elle fraie le plâtre
Elle est comme ceux de son âge
Elle veut être invisible
Car elle se sent dans la marge
Une rature en patte de mouche toute illisible
Personne ne la voit, pourtant elle est si fine et subtile
Alors pour disparaître elle va de crise de larme en salle
De gym
Y’a rien d’mauvais pour la santé dans la mode et le futile
Sauf quand c’est le cœur qui est au régime
Ficelle ses mains sont liées
Comme celle d’un forçat
Qui fixe le calendrier
Grain par grain le sablier
Effrite son corps pour le plier
Mais qu’elle adore ça
Etre légère dans ses souliers
Ne plus sentir son estomac
Elle fait des nœuds pour oublier
Qu’elle a tendance a
Ne pas être dans son assiette
Et n’a pas besoin de cuisinier
J’suis pas venu pour la bavette
N’y pense pas
C’est moi qu’invite mets toi à table
Et bouffe la vie fillette
Personne ne la regarde vraiment car personne ne la voit
Quand elle tente de communiquer, tous s’interrogent: «Mais d’où vient cette
voix
Étrange aigre douce? «Peut-on être aussi maigre?
Sans être aigrie: plus chétive elle se désintègre
Ce n’est pas non plus complètement un choix
On rejette quelques fois ce qu’on ne digère pas
Et l’existence entière peut paraître avariée
Quand le menu qu’elle nous propose n’est pas assez varié
Pas assez riche, trop peu léger, et pas assez de calories
Faut faire chauffer la machine et c’est de sourires dont elle s’nourrit
Ficelle tu veux vibrer mais tu t’sens lourde te fais pas d’bile
Dis toi que la vie n’tient qu'à un fil !
Ficelle ses mains sont liées
Comme celle d’un forçat
Qui fixe le calendrier
Grain par grain le sablier
Effrite son corps pour le plier
Mais qu’elle adore ça
Etre légère dans ses souliers ne plus sentir son estomac
Elle fait des nœuds pour oublier
Qu’elle a tendance a
Ne pas être dans son assiette
Et n’a pas besoin de cuisinier
J’suis pas venu pour la bavette
N’y pense pas
C’est moi qu’invite mets toi à table
Et bouffe la vie fillette
Et bouffe la vie fillette!